Un schisme dans la paroisse de Saint-Hilaire : l'apostasie de François "Zomé" Auclair


Jusqu'ici, la paroisse Saint-Hilaire, indépendamment des tensions avec les habitants des Étangs et des mentalités différentes des habitants des premières concessions et de ceux de la montagne - agriculteurs contre pomiculteurs -, présente un front relativement uni. Toutes les familles se reconnaissent catholiques, plus ou moins ferventes, plus ou moins empressées à payer leur quote-part à l'église et au curé, mais soucieuses tout de même d'avoir une église et un curé pour l'aimer.

Il arrive des conversions; il arrive aussi que des gens d'ailleurs fassent baptiser leurs enfants à Saint-Hilaire. De 1853 à 1857, on relève aux registres soixante baptêmes de sujets non résidents dans la paroisse. Est-ce dû au fait que, pour être admis à l'éducation soignée dispensée aux jeunes filles du couvent par les Soeurs des SS. NN. de Jésus et de Marie, il faille être catholique?

À cette époque, il y a aussi des apostasies, particulièrement dans les années 1850, dont la plus connue est certainement celle de François "Zomé" Auclair (1814-1893), fils de Charles, habitant le rang des Étangs. Il a épousé, en 1846, Sophronie Vadnais, qui lui donne quinze enfants. À 46 ans, il allait faire baptiser son huitième enfant, Georgine, née le 20 juin 1860. Messire Millier est alors curé. Il y a malentendu, un malentendu dont l'origine reste inconnue. Monsieur Auclair quitte le curé sur un désaccord profond, au point où il retourne chez lui sans avoir fait baptiser sa fille.

C'est alors que le pasteur de l'Église baptiste de Marie-ville entre en scène : il entend parler de la frustration du sieur Auclair; il le courtise, lui offre l'hospitalité de son église et la gratuité de tous ses services religieux. François Auclair se rend donc, le 15 octobre, avec son épouse et quatre de ses enfants, les faire enregistrer à l'Église baptiste. L'accompagnent lors de la cérémonie, Joseph, Ulysse, Ludger et le bébé Georgine. Par la suite, ses descendants se réclament de cette Église, excepté l'aînée, Sophronie, qui demeure catholique et sera inhumée dans le cimetière paroissial. Neuf fils survivent à François Auclair qui meurt à 78 ans, en 1893, et ils auront une nom breuse postérité. Le clan des Auclair est partagé entre plusieurs souches issues des frères de François. Les plus connus à Saint-Hilaire sont ceux qui figurent aux registres de la paroisse catholique.

Les fils de François Auclair

Référence : Armand Cardinal, Les fondateurs de Saint-Hilaire, Saint-Jean-sur-Richelieu, Éditions Roches, 1983. Pages 122 et 123.


Fait par F.G.I. enr.